30 octobre 2011

Fucking Murphy's week






La semaine dernière, que par esprit de prévoyance et de contradiction, je décidais de faire commencer le samedi soir, s'annonçait sans encombre. Et merde, chaque fois que je dis encombre je pense concombre et ça me fait penser a l'ex-mari qui en grignotait tant qu'il a fini par ressembler à un hamster. Sa nouvelle femme par contre fait plutôt courgette. Mais comme elle est gentille avec les enfants, et qu'en plus elle est un peu gratinée, c'est donc un plat sans saveur  mais assez peu derangeant dans le fond. Donc voilà, la semaine sans hamster qui roulait dans un concombre frappait à la porte. Je me dis qu'il s'agissait de remédier à ces calmes augures dans les plus brefs délais.
J'aurais bien profité de l'absence de l'ado parti à la guerre pour ranger son armoire où s'entasse quelques milliers de t-shirts , eux aussi en guerre les uns avec les autres,  et une centaine de jeans déchirés que sa mère cette trainée n'est même pas capable de lui repriser, mais je me dis que faire ça serait un truc utile, et les trucs utiles, ça me pompe encore plus que les grosses machines qui remplacent le cœur pendant qu'on fait une opération avec les artères coronaires à l'air. C'est morbide hein comme image? Ben oui, les armoires d'ado ça me rend morbide. Et vaguement neurasthénique. Donc je suis sortie en courant de la chambre en espérant que personne ne m'avait vue et n'allait écrire une lettre indignée  à la DDASS. Il faut d'ailleurs que je me renseigne pour savoir si la DDASS et autres institutions de bonne volonté préparent des repas avec 5 légumes de couleurs différentes par jour, auquel cas ils seraient aptes à sauver mes pauvres enfants du scorbut vu que je les nourris exclusivement de spaghettis bolognaise. Donc j'espère quand même un peu parfois que quelqu'un va enfin me dénoncer comme mashup entre Cruella Devil et Madame Thénardier, mais pas trop quand même.
Je fis donc une croix déterminée sur une semaine reprisage/cuisinage/fairelescoursage/plierlelingeage et me mis en tête de me lancer dans l'activité très glamour qui consiste à chasser le mâle, espèce frileuse et particulièrement réticente à se laisser prendre dans des pièges pourtant habilement tendus. Je mets habituellement dans mes filets des paillettes très disco mais je commence à me demander s'il ne vaudrait pas mieux de la colle UHU. Et puis les filets à paillettes dans la machine à laver, je vous raconte pas comme c'est coton. Dansant avec enthousiasme autour de mes pièges, des branches dans les cheveux pour être tout à fait bien camouflée, je me mis à l'affût. Puis comme il faisait un peu froid dehors, je me souvins que le monde de la technologie mettait à ma disposition une plateforme plus confortable et accessible.  Il me suffisait juste d'un écran et d'une souris verte qui courait dans l'herbe pour assouvir mes noirs desseins. Avec ou sans seins.
Je m'installais donc et au bout de quelques heures de minauderies d'une crétinerie sans nom, j'avais quelques propositions intéressantes. Bon, je suis pas une vraie dépravée. Non que je n'aimerais pas, mais voilà, dans ma tête il reste des fées et des licornes et aussi des étoiles filantes, alors je n'arrive pas encore à me lancer dans le romantisme de grande surface, à la chaîne, avec les promos et les rabais, les paquets de six que on peut absolument pas séparer sinon ça le fait pas. Donc j'y vais au cas par cas. Et cas, c'est le cas de le dire!  J'affectionne les individus qui portent un entonnoir virtuel sur la tête. C'est plus rigolo, mais ça finit moins bien c'est sûr.
Je concentrais mon intérêt sur un musicien russe qui avait bien connu le tsar Nicolas II et David Bowie (à mon avis pour David Bowie il affabule), et qui me raconta un tas de choses passionnantes au téléphone, pendant que je suivais d'un œil les rebondissements terriblement palpitants de Grey's Anatomy, saison 2, rediff no 5 et de l'autre oreille le 2eme mouvement de la 25eme symphonie de Beyoncé "All the single ladies". J'ai pas tout compris sauf qu'il faisait 1.80m. À la fin cette conversation palpitante, nous convînmes, parce que je parle bien le français avec les concordances et tout, de nous rencontrasser le lendemain soir au 3eme sous-sol d'un parking désert, il devait amener une scie électrique.
Il appela une première fois dans l'après-midi pour dire qu'il rappellerait plus tard. Puis il rappela une demi-heure plus tard pour m'indiquer l'heure non sans préciser qu'il rappellerait très bientôt pour me dire qu'il aller rappeler incessamment. J'avais très nettement l'impression d'avoir à faire à un agent double qui travaillerait pour tous les services de renseignements en place au Moyen-Orient. Entre deux coups de fils et le jet d'une douche, les cheveux en bataille et les pieds mouillés, je réussis tant bien que mal à me glisser dans un jean, j'enfilais un t-shirt à la hâte, l'œil inquiet rivé sur mon portable. Enfin prête, j'attendis le 20eme coup de fil. Sonnerie. C'était l'agent secret mélomane qui m'annonça d'une voix geignarde que finalement, il était tard et qu'il était fatigué et que si on pouvait remettre ça à une prochaine fois. "Bien sûr" lui dis-je avec un grand sourire dans la voix, "On se téléphone et on déjeune. Avec ta tête farcie aux girolles en guise de hors d'œuvre".  Je ne sais pas pourquoi, mes propositions culinaires ne l'ont nullement tenté.
J'ai donc tenté de finir bravement la semaine avec d'autres tentatives, qui ont tout aussi lamentablement échouées, le Cosmos ayant apparemment un compte à régler avec moi. Finalement au bout d'un moment, ça a commencé à devenir franchement hilarant. C'est le comique cosmique, c'est particulier. Il finit par y avoir quelque chose de délicieux à savoir que quoi que ce soit que l'on entreprend, ça foirera immanquablement, parce que C'EST COMME CA. Aucune explication rationnelle, ce qui a l'étonnant et paradoxal résultat d'être rassurant. Si les choses n'ont aucun sens, autant ne pas perdre de temps à leur en donner. Sur ce, je m'en vais faire un peu de couture, j'ai décidé de faire un mashup entre Mme Thénardier et Coco Chanel.
 

1 commentaire:

  1. Ton blog est mon nouveau roman ; un peu tout les jours pour ne pas tomber en rade mais tellement envie de tout lire d'un coup. Je me permet de te tutoyer après tout je te connait un peu à présent mieux peut être que si je t'avais vu.
    En même temps c'est pas près d'arriver je choisirais certainement un autre lieux de vacances , les vacances culturelles et lointaines c'est pour quand j'aurais de quoi m'acheter autres choses que du hardisctount , des enfants assez grands pour les laisser transformer ma maison en clip de katy perry et quand je pourrais enfin reprendre avec mon chéri là ou nous en étions rester avant d'avoir une idée saut(e)-grenue : avoir des enfants !
    bref j'adore ce que tu écris je voulais juste l'exprimer (beaucoup moins bien que toi) et je m'étonne que tu ne soit pas romancière tu as déjà des clients ! bonne journée et merci

    RépondreSupprimer

Laissez-moi un peu de lecture pour quand je m'ennuie