20 février 2014

Féministe? Mais tu es devenue folle!



A vrai dire, avant que l'émotion et l'inspiration ne saisisse lentement mais surement ces dernières années mes trompettes oestrogénées, j'étais juste un trublion bi-genré. 

C'est-à-dire que depuis mon plus jeune âge, j'étais une sorte d'être hybride qui grimpe aux arbres en oripeaux de soie et tiare en diamants (si si des vrais!), qui joue aux petites voitures avec le cou croulant sous les colliers multicolores et qui met des pêches à ses petits camarades masculins de la cour de récré en se demandant quels nouveaux habits elle va bien pouvoir demander au Père Noel pour sa Barbie préférée (Barbie Pouffiasse). 

Comme j'étais un petit être têtu et très imbu de sa colérique personne, il ne me venait pas à l'idée d'être gentille, de sourire et de pas faire chier mon monde, comme il est fort conseillé de part le Monde aux petites filles, et cela dans une grande communauté d'esprit, dépassant les différences de culture, religion et couleur de peau, cohésion aussi rare que louche, si elle veulent qu'un jour Le Prince Ducon daigne leur accorder un regard émoustillé. 
Le choix d'un sexe ne me concernait pas. J'aimais les colifichets autant que la baston, je composais donc avec les deux, non sans payer un prix élevé pour le refus d'un choix clair et rassurant pour le monde si conformiste et si intolérant des culottes courtes: La Peste, Le Garçon Manqué,  La Teigne, Mowgli, et puis encore d'autres méchancetés que j'ai oubliées (en psychologie on appelle ça refouler). Donc ça plaisait pas ce refus de choisir une case bien déterminée, et puis une fille qui met des baffes et qui parle comme un charretier, avec des jupes à volants, c'est inquiétant. C'est pas clair, et les gens, même au dessous d' 1.30m n'aiment pas les choses qui ne rentrent pas dans le cadre bien tracé des choses qu'on leur a apprises, à l'école et bien plus encore à la maison. 

Après, comme je n'ai pas eu la chance de développer une attirance physique pour les filles (ce qui m'aurait bien arrangée mais bon, rien à faire, je me pâmais comme une conne pour les pires des garçons, ceux qui tirent les nattes des filles, les humilient et les méprisent et dont on pouvait déjà voir à 10 ans que dans 20 ans ce seraient de gros beaufs misogynes), je me suis entichée sans beaucoup de discernement de tout ce qui passait dans mon collimateur émotionnel, trop heureuse de pouvoir faire des mines improbables à de jeunes mâles qui daignaient me remarquer, moi la sauvageonne aux pieds nus et à la coupe hirsute. Mais je restais sur mes gardes et la baffe à celui qui m'aurait énervée n'était jamais loin, au cas où.
Et puis je me suis mariée. 

Je m'en vais donc, dans de prochain épisodes super passionnants, avec des capes, des épées, des crêpes au caramel au beurre salé et du Dolto traduit en Serbo-croate vous raconter comment je suis petit à petit passé du statut de succube dégenré ( mais avec un petit penchant pour les régimes parce que quand même il faut être belle et mince et hihihi parfois, allez fais un effort ma fille) à la FEMINISTE (je me suis épilée hier juré craché) que je suis sournoisement devenue, et qui a dans la tete plein de projets pour changer le monde et je sens bien que je vais pas trop être appréciée par les sexistes moyenâgeux de mon pays aux belles mœurs patriarcales et plus si affinités, mais c'est trop tard, j'ai été mordue par une feministe, et ces trucs-la, ca marche exactement comme pour les vampires.
Stay tuned…