1 septembre 2011

Vacances j'oublie rien


Je viens de me rappeler que j'avais un bleugue. C'est sympa les bleugues, ça sert à raconter des histoires dont tout le monde se tape, mais comme les tout-le-monde en question vous suivent sur Twitter, ils se sentent un peu concernés, ou bien alors polis, ou c'était y'a longtemps, ou il sentait pas bon. Malheureusement Jacques Brel ne lit pas du tout mon blog, ce qui est fort désolant, parce qu'il pisse comme il pleure, et ça c'est la quintessence même du romantisme masculin, il faut bien avouer. Passons.

Donc il s'est passé des choses passionnantes pendant l'été, comme vous n'en savez absolument rien, vu que je me la suis joué "la grande éthérée mystérieuse qui a disparu que même la Garbo elle lui arrive pas à la cheville" et que j'ai été happée dans un tourbillon infernal d'activités qui a surtout constitué à me vautrer sur le canapé du salon en regardant tous les films que mon père ce pirate (a.k.a "Sans Barbe Noire du BitTorrent") m'a gravé, et parfois, dans un sursaut d'énergie que m'aurait envié Nadia Comaneci ( je sais que personne sait plus qui c'est Nadia Comaneci, mais c'est comme ça, moi je suis VIEILLE et j'ai des références de VIEILLE), je me traînais jusqu'au rebord de la piscine ( et ouais, c'était immersion totale en bourgeoisie campagnarde, j'ai un peu honte mais en même temps je suis limite rom le reste de l'année où je vis chez les fous, donc ça va, je reste sympathisante tiers-mondiste), en regardant d'un air torve la petite baleine-thermomètre qui mesure la température de l'eau de la piscine aux reflets d'argents et de glace à la vanille Mikko.
Entre ces grands moments de sport extrême où je me suis quand même foulé deux neurones qu'il a fallu panser à l'arnica radioactif, il y avait ces instant délicieux où les membres de la famille se retrouvent singulièrement assis à la même table, puisqu'ils ne peuvent pas faire autrement sans mourir d'inanition et s'étripent. Ça commence en général dès la salade, dans laquelle ma mère verse des fûts entiers d'huile d'olive que je tiens en horreur, mais après tout, elle ne me connait que depuis 40 ans, elle pouvait pas savoir. Entre deux mastications, la sœurette m'envoie des vacheries  sur mon poids et ma propension à boire du Coca Light avec mes 3 tonnes de frites, pendant que le pater familias m'explique que je suis une mère indigne avec force exemples de mes errements pédagogiques. Ce à quoi je réponds vertement, inspirée par la couleur de la Batavia, que au moins je ne leur mets pas de baffes MOI. Au fromage, je suis dangereusement au bord du déshéritage (ou la déshéritassion ou le désherbage, je suis pas sûre du terme que je barbarise ici avec enthousiaste) mais ma génitrice qui, par une volte-face aussi étrange qu'inattendue prend ma défense, explique calmement à son époux que la loi empêche de déshériter les enfants insolents. Mon père, vexé,  rétorque que le divorce par contre est toujours légal. On frôle le pugilat. L'apparition du Saint-honoré ramène tous les combattants à de meilleurs sentiments, empreints d'une certaine philosophie et de beaucoup de crème chantilly.
Mais comme dans les familles on s'aime même quand on se déteste, on sort se promener et escalader quelques montagnes verdoyantes et escarpées, avec l'intention inavouée de balancer quelques membres encombrants dans le ravin. Comme je suis la pauvre fifille désargentée qui vit chez les zinzins toujours-en-guerre le reste de l'année, mon père me laisse conduire son vaisseau spatial que même Spielberg aurait pas pu en inventer un aussi beau, et je suis ravie comme une gosse à qui on aurait acheté sa première Barbie Pouffiasse, avec tous les accessoires à paillettes.  C'est beau comme du Eluard, les lacs se reflètent dans la montagne, à moins que ce ne soit le contraire, les vaches gambadent comme des futurs steaks Label Rouge, et on se regarde tous avec émotion.
Après 3 semaines de petits moments de bonheur et de fureur, pendant lesquels je me suis totalement coupée du monde virtuel parce que Bouddha m'avait susurré à l'oreille que quand même il me fallait REFLECHIR et méditer à absolument rien d'intéressant, j'ai pris le chemin du retour, du boulot qui est accessoire et des réseaux sociaux qui sont indispensables à ma survie, et je regarde sur mon PC les photos des vacances, une larme d'émotion au coin de mon œil gauche.

4 commentaires:

  1. Je te ferai remarquer que tu es jeune pcq moi aussi je sais qui est Nadia !

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  2. la sœurette m'envoie des vacheries sur mon poids > ..que veux-tu pasta mio, on ne peut pas être toute mince et se prénommer "coquillette", comme disait PD (pierre Desproges): tout est histoire de choix :)

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  3. J'espère que ton fils s'en sortira vivant.Je comprend mieux tes positions.

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  4. Je te conjure d'arrêter le light à l'aspartamerdasse.
    Ton popotin est mieux nature ..... ^o^
    Par contre la chantilly maison : go go go !

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