21 juillet 2011

Les enfants sont formidables!


La famille, c’est beau, c’est tendre, c’est rassurant, c’est plein de petits moments qui se gravent dans nos mémoires, des instants parfumés à la vanille, shortcuts avec enfants qui babillent, rient et grandissent en douceur. Parfois, un effluve, une musique, ou une simple nostalgie font ressurgir ces moments uniques. Retour sur des images familiales inoubliables:

L’ado, à l’époque encore bébé, braille dans son lit. Son papa fait semblant de dormir et de ne rien entendre, en s’imaginant que, mue par l’instinct maternel, je vais courir consoler l’enfant. Ce en quoi il a tort. L’instinct maternel était en option, j’ai pas pris. Je l’éjecte du lit à grands coups de pieds en lui expliquant tendrement: “Qu’on me foute la paix, je veux dormir”.

La petite princesse vient de naitre, toute ronde et rose. Son frère, émerveillé par tant de grâce, se penche sur le berceau, tente de l’étouffer avec un coussin et la trouvant trop résistante à son goût, passe au plan B: la mettre à la poubelle. On la récupère in-extremis, coincée dans le conduit entre le 5ème et le 3ème étage.

18 juillet 2011

Anthropologie du Twittos


J'aime mes twittos. Je suis tellement accro à Twitter et j'y passe tellement de temps qu'on va bientôt me demander de payer un loyer et la taxe foncière. Cependant, j'oscille souvent  entre amusement et consternation, tendresse et fureur, MDR et WTF, intérêt et reticence. En résonnance parfaite avec mes atermoiements internes, le twittos est frondeur et insoumis, conformiste et bien pensant, innovateur et libre-penseur, flagorneur et servile, contestateur et cynique, affectueux et réconfortant, arrogant et prétentieux, hilarant et créatif. En bref, et ne lui en déplaise, le twittos, qui s'imagine appartenir à une caste qui le place au-dessus du commun des virtuels, est l'exact reflet de son pendant IRL, l'être humain. Petite exégèse:
 

13 juillet 2011

Les filles de la nuit


Il y a des nuits où elles viennent me voir. J'essaie de m'endormir, mais le sommeil, indocile, gambade sur les murs de la chambre et refuse obstinément de se coucher gentiment près de moi. J'essaie de faire le vide, mais justement, elles adorent le vide et elles sont friandes de nihilisme. Je sens bien qu'elles arrivent, qu'elles s'installent, qui sur une chaise, qui au pied du lit, qui farfouillant dans l'armoire. Je fais semblant de ne pas remarquer leur présence. Elles sont volatiles et imprévisibles, mais quand elles se sont enfin installées, plus moyen de s'en débarrasser. Elles sont venues réclamer leur dû. Je sais alors que j'ai perdu et que la curée va pouvoir commencer.


6 juillet 2011

One night in Crazyland



Je me préparais à un week-end tranquille, sans ados, et avec une quantité déraisonnable de sushi roulé de mes petits doigts agiles quand le téléphone sonna. A l'autre bout du fil une ancienne connaissance. Un copain de longue date, dont je n'avais plus de nouvelles. Enfin un copain. With benefits. Bien sûr je suis une lady et j'ai de grandes amours déchirantes et passionnées, mais parfois, quand tout est calme sous la lune, je me laisse tenter par des plaisirs plus éphémères. Donc mon ami, ravi de constater que j'étais à une période de ma vie où je m'étirais lascivement uniquement dans les bras de saumons lubriques saupoudrés d'une pincée de wasabi m'invita à l'accompagner passer le week-end dans le Nord du pays, là ou tout est vert et frais et féérique de beauté bucolique. J'embrassai donc mon saumon dépité sur son museau iodé, jetai quelques kilos d'habits qu'il n'y avait aucune chance que je puisse tous porter, même si j'avais du rester partie une bonne décennie et nous nous mîmes en direction de l'air frais, du Jourdain, des montagnes rieuses et des tournesols ondoyants sous le soleil.
L'ami en question était un gentil garçon, un peu bizarre, renfermé mais hilarant, solitaire mais doté d'une pensée originale et d'encore autres qualités que, pour des raisons de pudeur, je ne développerai pas ici. Je ne l'avais pas vu depuis quelques mois, mais je gardais le contact, de loin en loin. Pendant le voyage, il insista pour que je jette un œil dans son ordinateur portable où se trouvaient en mémoire des films qui devaient, selon lui, me faire tomber à la renverse. Je soupçonnais le plan Youporn et je regardais par curiosité. Les films en question étaient en fait de longs plans de sa maison, autrefois pimpante, maintenant recouverte de feuilles d'aluminium du sol au plafond. Un vrai Christo d'appartement. J'éclatais de rire. Il me regarda d'un air qui calma immédiatement mon hilarité.